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Vous avez envie de vous accompagner lorsque vous chantez, de jouer de jolies mélodies, tout en étant attirés par les instruments à cordes ? La guitare vous tente mais vous lorgnez malgré tout sur ce drôle d’instrument que vous ne connaissez pas vraiment. Il ressemble à une guitare miniature… Est-ce un jouet pour enfant ?
Que nenni ! Cet instrument unique en son genre s’appelle le ukulélé. Originaire d’Hawaii (Hawaï), il s’est depuis répandu partout dans le monde et fut le premier instrument de nombreux musiciens tels Joan Baez, Brian May, Jimi Hendrix ou encore George Harrisson, grand collectionneur de ukulélés et membre bienfaiteur de la Formby Society ! Sa sonorité particulière est très envoûtante, en témoignent les magnifiques « Over The Rainbow » et « What A Wonderful World » interprétés par Israel Kamakawiwo’ole. Mais alors que choisir, jouer de la guitare ou du ukulélé ? Et quelles sont ses spécificités ? Pas de panique, nous vous avons préparé un dossier complet pour répondre à toutes vos questions afin que vous fassiez le bon choix en fonction de vos attentes.
Mieux connaitre l'instrument ukulélé pour bien débuter
D'où vient le ukulélé ?
Arrivé à Hawaï depuis les Îles Madère en 1879 par le biais de trois travailleurs agricoles, Manuel Nunes, José do Espirito Santo et Augusto Dias, venus à bord du Ravenscrag (les sources sont très précises !), le cavaquinho portugais fascine les Polynésiens. Le son de ce petit instrument en forme de guitare parvient même jusqu’aux oreilles de King David Kalakaua, le dernier roi d’Hawaï. Tombant lui aussi sous son charme, il pratique et promeut ce qui deviendra alors le ukulélé, l’intégrant même dans la musique traditionnelle de l’île. Son usage se répand alors dans tout le Pacifique dont il devient même l’emblème. Bien que l’instrument soit relativement récent, l’étymologie de son nom est pourtant incertaine… Parmi les hypothèses les plus probables, on pense que le terme de ukulélé est une déformation de ukelélé. Ce nom aurait été formé des deux mots « uke » et « lele », qui signifient respectivement « gratter » et « frapper » et décrivent les gestes du joueur de ukulélé.
L'histoire moderne du ukulélé
C’est en 1915 qu’il est découvert en occident, notamment par le biais de l’Exposition Universelle Panama Pacifique qui se tient aux États-Unis où le pavillon hawaïen le met en avant, avec un énorme succès. Dès lors, il inspire de nombreux artistes, dont Cliff Edwards, dit Ukulele Ike, virtuose du ukulélé qui fut notamment le premier à interpréter la chanson « Singin' in the Rain », qu'il accompagna lui-même à l’aide de l’instrument, ou encore Roy Smeck surnommé « Le magicien des cordes ». En 1919, la pièce « Birds Of Paradise » le met en scène à Londres et en 1925, ce sera Maurice Chevalier qui, en France, en fera la promotion via une méthode pour apprendre à jouer du ukulélé en dix minutes. Quelques années plus tard encore, dans le film « Sons Of The Desert », Laurel et Hardy interprètent en sa compagnie « Honolulu Baby ». Adepte tellement enthousiaste, Edouard Windsor, prince de Galles, organise même des « Ukulele Tea Party » ! Dans les années 1930, le ukulélé prend un tournant avec le succès du britannique George Formby, à mi-chemin entre musicien et amuseur, qui jouait, lui, du ukulélé banjo. Enfin, on ne peut omettre le titre d’Elvis Presley « Blue Hawaï » qui remporte plusieurs disques de platine.
Pourtant, la popularité de cet instrument original décroît dans les années 1960 et 1970 où il n’est guère présent, et il faudra attendre 1993 et l’enregistrement de l’album Facing Future d’Israel Kamakawiwoʻole, dit Iz, et le medley « Over the Rainbow » / « What a Wonderful World », pour que le ukulélé fasse son grand retour.
Ukulele ou guitare ?
Entrons immédiatement dans le vif du sujet. Le ukulélé présente beaucoup de similitudes par sa forme et ses cordes avec la guitare acoustique, notamment la guitare classique. Pourtant, les différences entre les deux instruments sont réelles. La plus évidente est la taille car un ukulélé est bien plus petit qu’une guitare. L’incidence principale est la différence de tessiture entre les deux instruments, celle de la guitare étant nettement plus grande que celle du ukulélé. Mais si votre but n’est pas de devenir le nouveau Jimmy Page, cela n’a que très peu d’importance. Contrepartie non moins intéressante : un ukulélé s’emporte beaucoup plus facilement qu’une guitare !
Au niveau des cordes, la guitare en possède six, là où le ukulélé n’en a que quatre. Ne croyez pas pour autant que le ukulélé soit une « sous-guitare » : de la même manière qu’un violon ne possède que quatre cordes, ce n’est pas leur nombre qui fait la musicalité. L’accordage entre les deux instruments est aussi radicalement différent (nous verrons cela plus loin), ainsi, les accords sont plus simples à jouer sur un ukulélé que sur une guitare. Toujours au niveau des cordes, celles des guitares sont principalement en acier (à l’exception des guitares classiques) tandis que celles du ukulélé sont en nylon. Inutile de dire que la prise en main est bien plus agréable sur un ukulélé. Enfin, tous ces points pris ensemble, le ukulélé possède un son considéré comme plus rond, plus agréable et plus intimiste que la guitare qui projette un son plus cristallin à un volume plus élevé.
Combien de temps pour apprendre le ukulélé ?
L’apprentissage du ukulélé est beaucoup plus facile et rapide que celui de la guitare. En à peine quelques jours de pratique à un rythme convenable, sans être intensif, vous pouvez commencer à jouer quelques chansons ! Nous vous proposons même à la fin de ce guide quelques morceaux faciles à interpréter, c’est dire !
Comment bien choisir son ukulélé pour débuter ?
Concert, soprano, tenor ; les différents gabarits de ukulélé
Il existe diverses variantes de ukulélé, les principales étant dans les différences de tailles, et qui déterminent leurs propriétés sonores. Le ukulélé le plus courant est le ukulélé soprano. C’est le plus petit et le plus léger. Il a généralement un son plus clair et plus doux avec moins de projection et de résonance que les modèles de taille plus grande. Il possède 12 à 15 frettes (les barrettes qui délimitent les cases), cela sous-entend que chaque corde peut monter jusqu’à sa note à l’octave aiguë, et même un petit peu au-delà. Chez Mahalo comme chez Eko, leurs modèles sopranos sont déclinés en une multitude de couleurs. On trouve aussi des modèles soprano chez Lâg et Aloha.
Le ukulélé concert justement est plus long de deux pouces (5 cm), tant en taille qu’en longueur, et possède un nombre plus important de frettes (de 15 à 18). Il permet également un accordage alternatif supplémentaire : vous pouvez avoir une basse plus grave que d’ordinaire (G3 au lieu du G4). Il peut être plus confortable pour les musiciens plus grands car leurs doigts peuvent mieux s’adapter au manche. Enfin en termes de son, il possède plus de médiums que le soprano et un volume un peu plus élevé. Comme pour le soprano, le ukulélé concert est disponible chez de nombreuses marques comme Mahalo, Aloha, Lâg, Eko mais aussi Martin & Co.
Vient ensuite le ukulélé ténor, qui est encore plus grand de deux pouces, bien que le manche soit, lui, plus long de trois pouces et propose de 17 à 19 frettes. Le son est donc plus profond, avec plus de graves et il projette encore un peu plus que le modèle concert. C’est l’instrument le plus populaire parmi les joueurs professionnels mais il convient aussi très bien aux débutants. Le constructeur Maloha dispose de plusieurs modèles en table massive et également un électro-acoustique, sans oublier Lâg et Martin & Co.
Enfin, on termine avec le ukulélé baryton qui mesure 30 pouces de long et possède un diapason supérieur à 19 pouces (soit 45,5 cm). Il est équipe de 18 à 21 frettes selon les modèles. Le principe du baryton est d’avoir une tessiture réellement plus basse que les trois modèles précédents. En effet, il est accordé en D3 - G3 - B3 - E3. Il a par conséquent un son plus profond qui s’approche de la guitare. Il existe enfin d’autres variantes, telles que le ukulélé basse, et même le ukulélé guitare, mais nous ne nous y attarderons pas ici.
Acoustique ou amplifié ?
La question à se poser est la suivante : dans quel contexte vais-je être amené à jouer de mon ukulélé ? Si la réponse est : chez moi ou entre amis, une amplification n’est clairement pas indispensable et la seule acoustique de l’instrument suffira amplement. Dans le cas où vos amis sont musiciens eux-mêmes et jouent d’instruments qui ont un haut volume sonore (batterie, piano, cuivres…) ou si vous envisagez de vous produire en concert à différentes occasions (même amateurs), un modèle avec amplification peut être utile afin que conserver au mieux la couleur de votre instrument et d’éviter les configurations compliquées (micro extérieur, pied, risque de larsen…). Pour cela on peut se tourner vers des modèles conçus par Maloha ou Lâg.
Quelles cordes de ukulélé choisir ?
Un bon jeu de cordes est primordial car des cordes de bonne qualité peuvent suffire à métamorphoser le son d’un ukulélé. Il existe différents matériaux dont voici les caractéristiques : Les cordes en nylon sont les plus économiques et les plus répandues. Elles sont agréables au toucher et produisent un son régulier et rond. Une alternative au nylon, plus innovante et plus qualitative, est le nyglut, contraction de « nylon » et « gut », boyau en anglais. Le nyglut est un composite simulant la sonorité du boyau de mouton utilisé traditionnellement sur les ukulélés hawaïens. Le toucher est plus agréable que le nylon. Les cordes en carbone sont plus solides et plus résistantes aux changements de température, mais elles sont plus coûteuses que les autres types. Enfin, il existe des cordes en acier. Elles sont peu courantes mais elles existent. Toutefois, il faut faire très attention car certains ukulélés ne sont pas adaptés à ce type de cordes et vous pourriez abîmer votre instrument, la tension étant plus élevée que les autres types de cordes. De nombreuses marques conçoivent des cordes de divers tirants pour ukulélés comme Aquila, C.F Martin, Dunlop, Eko, Ernie Ball, GHS ou encore Savarez.
Comme nous l’avons vu, il existe de nombreux modèles différents à des prix tout aussi différents. On peut donc trouver des ukulélés à 25 € comme à plus de 2 000 € selon la qualité de construction et des matériaux. Évidemment, pour obtenir le meilleur son, un ukulélé en bois est à privilégier, idéalement en Koa, une essence originaire d’Hawaï qui était traditionnellement utilisée pour construire cet instrument. L’acajou et l’érable sont malgré tout de très bons bois aux propriétés acoustiques indéniables. Mais ces modèles seront par conséquent plus chers… L’avantage avec le ukulélé, c’est que vous pouvez tester avant de vous décider : pour environ 50 €, vous pouvez acheter un ukulélé très convenable et facile à jouer. Vous pourrez faire vos armes dessus et passer par la suite à un instrument plus cher et noble. En vous fixant un budget un peu plus élevé, entre 50 € et 200 €, vous pourrez toutefois acquérir un instrument de bien meilleure facture et qui tiendra notamment mieux l’accordage.
Cette opération incontournable peut ne pas paraître très simple pour les débutants, surtout si vous n’avez personne capable de vous montrer. Toutefois, pas de panique, nous allons vous aiguiller ! Vous devez savoir que vous aurez besoin d’accorder votre ukulélé assez régulièrement car c’est un instrument qui a tendance à se désaccorder rapidement. Ceci est notamment dû aux contraintes mécaniques qu’il subit en cours d’utilisation. Notez que plus la qualité de votre instrument est bonne plus l’accordage de votre ukulélé durera. La qualité des mécaniques notamment est très importante car ce sont elles qui maintiennent les cordes et que nous allons tourner pour ajuster la hauteur de la note. Plus nous allons « visser » et enrouler la corde autour de la mécanique, plus nous allons la tendre et plus la note deviendra aiguë. À l’inverse, plus on « dévisse », plus la corde se détend et plus la note devient grave.
L’accordage standard des ukulélés est : Sol – Do – Mi – La (G - C - E - A en notation internationale). La particularité du ukulélé par rapport aux instruments à cordes est que la hauteur des notes n’est pas linéaire. En effet, le Sol est plus aigu que le Do et le Mi ! On écrit ainsi G4 - C4 - E4 et A4. Un accordage alternatif est possible en montant toutes les notes d’un ton. On obtient alors A4 - D4 - F#4 - B4. Les ukulélés concert, on l’a vu, peuvent également baisser leur Sol d’une octave et être ainsi en G3 - C4 - E4 - A4. Bien que l’accordage à l’oreille soit faisable, il existe suffisamment d’applications et d’accordeurs pour vous simplifier grandement la vie. Notre conseil est donc d’acheter un accordeur pour ukulélé directement lorsque vous l'obtenez, de marque Cherub ou Korg.
À la main droite, deux options de jeu s’offrent à vous : le jeu aux doigts (ou fingerpicking) ou à l’aide d’un médiator. Outre la sensation pour le musicien que ces deux méthodes procurent, la sonorité globale est elle aussi impactée. Le jeu aux doigts apporte un côté plus chaleureux et rond là où le jeu au médiator sera plus défini et rythmé. Le volume sera également modifié, le jeu au médiator offrant une projection du son plus importante. Traditionnellement toutefois, on utilise l’index pour jouer du ukulélé, le fingerpicking permettant en plus de jouer en arpège de manière plus simple. Bien évidemment, l’alternance des deux techniques n’est pas incompatible mais on est souvent plus à l’aise avec l’une ou l’autre lorsqu’on débute.
Tenir son ukulélé de la bonne manière
Dans un premier temps, posez votre pouce gauche (pour les droitiers) à plat derrière le manche. Attention à ne pas l’enrouler autour. Les autres doigts seront placés sur les cordes, de manière arrondie. Vous pouvez jouer du ukulélé en position debout ou en position assise. En position debout, appuyez votre instrument contre votre corps et maintenez-le en place avec votre avant-bras droit, le poignet devant, lui, être le plus détendu possible. Le ukulélé doit être assez haut sur votre torse, le manche légèrement incliné vers le haut.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec cette position, ou si votre ukulélé est trop petit ou trop grand, il vaut mieux jouer en position assise. Dans ce cas, la caisse du ukulélé doit reposer sur votre jambe droite. C’est toujours l’avant-bras droit qui le maintient en place et vous devez là encore orienter le manche vers le haut. Un bon test pour savoir si vous le tenez convenablement : votre ukulélé ne doit pas bouger si vous lâchez le manche.
"Ukulele chords" : Les principales positions d’accord ukulele
Référez-vous aux schémas ci-dessus. L’ensemble des lignes sous la portée s’appelle une « tablature ». Chacune de ces lignes représente une corde, celle de G étant en bas. Les numéros indiquent quelle case appuyer.
Commençons par l’accord le plus simple à jouer : Do Majeur, ou C. Il suffit pour le faire sonner de placer votre 3e doigt, c’est-à-dire l’annulaire, sur la 3e case de la corde A. Balayez les quatre cordes vers le bas. Vous venez de jouer un C !
Trois autres accords sont également très simples : La mineur, ou Am, La Majeur, ou A, et Fa Majeur, ou F. Pour jouer un Am, appuyez cette fois sur la 2e case de la corde de G avec votre 2e doigt, le majeur. Arrondissez-le bien afin qu’il ne bloque pas les autres cordes. Passer du Am au A n’est pas bien compliqué : vous rajoutez simplement votre 1er doit, l’index, sur la 1re case de la corde de C. Pour jouer un F, déplacez simplement votre index sur la corde de E.
Enfin, nous allons voir quatre accords qui restent simples à jouer mais qui nécessitent cette fois trois doigts. On attaque avec l’accord de Ré Majeur, ou D. Pour celui-ci, vous utilisez vos 2e, 3e et 4e doigts sur la 2e case des cordes G, C et E. Arrondissez-les bien pour qu’ils puissent tous se caler sur le manche. Pour le Ré mineur, ou Dm, retirez votre 4e doigt et remplacez-le par votre 1er, sur la 1re case de la corde de E. L’accord de Sol Majeur, ou G, ressemble à un petit triangle dont le sommet pointe vers le bas. Commencez par placer votre 2e doigt sur la 2e case de la corde de A et ajoutez votre 1er doigt sur la 2e case de la corde de C. Enfin, placez votre 3e doigt sur la 3e case de la corde de E. Cette position peut sembler compliquée par la superposition des doigts, mais vous vous y habituerez très vite. Enfin, pour le Sol mineur, ou Gm, votre 3e doigt reste en place tandis que votre 2e doigt vient remplacer votre index, celui-ci appuyant à présent sur la 1re case de la corde de A.
Vos premiers rythmes
Que vous jouiez au médiator ou aux doigts, les rythmiques seront exécutées de la même manière, en alternant les « allers » et les « retours ». Un « aller » est un coup vers le bas tandis qu’un « retour » est un coup vers le haut. De manière générale, on cherche à jouer en aller sur les temps et en retour sur les contretemps. Un premier exercice consiste à jouer tous les temps et les contretemps (généralement les morceaux sont en « 4/4 », c’est-à-dire qu’il y a 4 temps par mesure), donc alterner allers et retours. Vos mouvements devront être le plus régulier possible et avec une intensité homogène. Puis, vous pouvez vous exercer à ne jouer que les allers, puis que les retours. Une première rythmique serait d’enchaîner « aller », « retour », « aller » et un silence marqué par un mouvement de retour sans toucher les cordes.
"Ukulele tabs" : Vos premiers morceaux de ukulele en tablature
Comme nous vous le disions au début, rien qu’avec ces premières bases, de nombreux morceaux s’offrent déjà à vous ! En voici une sélection, avec les grilles correspondantes.