En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de traceurs (cookies) afin de réaliser des statistiques anonymes de visites et vous fournir une expérience de navigation personnalisée. En savoir plus sur les cookies.
Issu de la famille des cordes frappées, le piano est un instrument polyphonique qui atteint ses lettres de noblesse au XVIIIe et XIXe avec la grande vogue du romantisme. Présent dans tous les styles musicaux, et principal allié du compositeur, c’est aussi un instrument précurseur qui a subi en moins d’un siècle les expérimentations et les bouleversements technologiques, allant de simple électrification à la totale numérisation.
Le clavier sous toutes ses formes a explosé au cours de ces dernières décennies, en particulier depuis l’émergence du protocole MIDI au milieu des années 80, suivi par l’arrivée de l’échantillonnage peu de temps après. Le principe du sampling reproduisant les sonorités acoustiques dans un espace mémoire toujours plus important a généré une intense période de production de nouveaux types de claviers faisant suite aux orgues électroniques et pianos électro-acoustiques des années 70. Les pianos numériques avec leurs sous-familles (non amplifiés, amplifiés, transportables, meubles ou les modèles de scène) ont en particulier énormément progressé ainsi que les synthétiseurs et expandeurs, les arrangeurs et les workstations, sans oublier la famille des innombrables claviers maîtres.
Quel type de clavier numérique acheter ?
Devant un tel foisonnement le musicien confirmé tout comme le pianiste débutant peuvent légitimement se poser la question des bons critères pour faire son choix au moment de l’achat d’un premier clavier.
Si je veux apprendre le piano, dois-je obligatoirement m’orienter vers un modèle meuble ? Et si j’opte pour une approche ludique, dois-je plutôt me tourner vers un synthétiseur, un arrangeur ou une workstation ? Enfin si je suis déjà équipé d’un ordinateur pour la MAO, est-ce suffisant d’ajouter un clavier maître, et de quelle taille ? En dehors de mon clavier, que dois-je aussi prévoir comme accessoires supplémentaires (pédales, sièges, stands, housses, câbles, pupitres) afin d’optimiser mon achat ?
Toutes ces questions méritent des réponses, et seront le propos de ce guide d’achat pour bien s’orienter dans les méandres des catalogues et des profusions de modèles. Tout d’abord définissons les cinq familles principales de claviers, puis intéressons-nous aux différents points à vérifier avant de choisir un modèle suivant son profil et ses attentes.
Piano numérique, synthétiseur ou clavier arrangeur : lequel choisir ?
Le piano numérique
Un piano numérique se caractérise par la primauté donnée au son du piano acoustique. Celui-ci provient majoritairement de l’échantillonnage de prestigieux pianos à queue de concert (Steinway, Bösendorfer, Fazioli…). Le toucher qui doit être le plus proche possible de celui d’un véritable piano est basé sur une simulation du comportement des marteaux et des cordes à partir d’une reconstitution du mécanisme de la touche qui est très élaboré et génère plusieurs types de sensations (lourd, semi lourd, léger). Un piano numérique peut être transportable et posséder, ou non, sa propre amplification (on parle alors de modèle de scène). Il peut aussi se monter sous la forme classique d’un « meuble » comme le Korg LP-380. Il possède en général 88 notes (7 octaves) et s’accompagne de différentes options didactiques (métronome, séparation main droite/main gauche, enregistreur et sons additionnels).
Un synthétiseur est un générateur de son associé à un clavier dont l’ensemble des techniques de production des signaux sonores forme une synthèse. Il existe une dizaine de synthèses au coeur des synthés dont la soustractive, FM, additive, vectorielle, la synthèse à distorsion de phase, à table d'ondes, la synthèse à modélisation acoustique/analogique, la synthèse à échantillonnage et la synthèse granulaire. Le synthétiseur se caractérise par la possibilité de modifier ses formes d’onde de base pour créer autant de nouvelles sonorités que le type de synthèse peut en produire. Il peut prendre de multiple formes, et taille de clavier avec des générateurs de son polyphoniques ou monophoniques. Dans cette catégorie, la marque française Arturia dispose d’un sacré catalogue de synthés numériques, comme le Microfreak. On assiste aussi depuis quelques années à la ré-édition des anciens modèles analogiques comme l’Arp Odyssey qui bénéficient de tous les standards de qualité actuels.
Un clavier arrangeur offre une approche plus ludique et récréative de la musique. A la différence des pianos ou des synthés cités précédemment dont l’approche peut parfois être considérée comme un peu austère, la prise en main d’un clavier arrangeur est facile et instinctive, même pour un débutant qui désire arriver immédiatement à un résultat orchestral, grâce à l’utilisation d’un arrangement interne, d’où son nom. Dans un clavier arrangeur comme le Korg Pa1000 on trouve en effet de nombreux genres de musique disponibles (styles) dont chacun est constitué d’un motif de base (pattern) qui exécute une rythmique basse / batterie / guitare / clavier, enrichie de plusieurs variations (intro, motif A/B, breaks et final). A partir d’accords fondamentaux qui peuvent même se jouer à un doigt sur la partie gauche du clavier, l’accompagnement automatique suit l’harmonie en fonction du style choisi et il suffira alors de reproduire par dessus une mélodie à la main droite.
Cette famille apparue récemment est la seule à être définie par un terme anglais qui signifie « station de travail » pour marquer sa capacité à produire entièrement un résultat fini. Cette nouvelle race d’instrument se présente sous la forme d’un clavier généralement imposant, qui offre des possibilités de composition équivalentes à la MAO avec un séquenceur de plusieurs pistes. Il intègre en même temps des éléments de jeu en temps réel, non plus sous forme d’un accompagnement automatique, mais de boucles de batteries qui se déclenchent à partir d’une note jouée sur laquelle on peut ensuite poser des climats ou mélanger en direct plusieurs timbres grâce à des zones de split et des couches de layers (sons superposées). Popularisé par le Korg M1 sorti en 1988, la marque japonaise s’en est fait une spécialité, généralement dans le haut de gamme avec à présent les Kronos.
Appelé indistinctement clavier de commande, clavier maître, ou clavier MIDI, ce contrôleur muet peut prendre d’innombrables aspects qui le ferait confondre facilement avec un synthétiseur, une workstation, un piano numérique ou même une guitare comme les modèles « bandoulière » type Alesis Vortex Wireless que l’on appelle aussi Keytar. Le clavier maître est constitué d’un ensemble de touches et de commandes dont la fonction est de transcrire les informations en direction d’un générateur de son appelé expandeur, mais qui désormais se trouve majoritairement contenu dans l’espace de l’ordinateur sous la forme d’un instrument virtuel. Il dépend entièrement de l’utilisation que l’on souhaite en faire. De 25 touches pour rentrer quelques notes ou une ligne de basse, il peut atteindre les 88 notes en toucher lourd pour un jeu pianistique.